Jésus lave les pieds de ses disciples

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Jésus lave les pieds de ses disciples

L'histoire du dernier repas de notre Seigneur Jésus sur terre nous est contée par les quatre auteurs des évangiles: Matthieu, Marc, Luc et Jean. C'est lors de ce repas que fut instauré la Sainte Cène, ce repas symbolique au cours duquel nous nous souvenons du sacrifice de Jésus sur la croix.

Voilà comment l'évangéliste Matthieu fait le récit de l'événement : "Pendant que Jésus et ses disciples était à table, il prit du pain, et après avoir prononcé la prière de reconnaissance, il le partagea en morceaux, puis il les donna à ses disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Ensuite Jésus prit une coupe et, après avoir remercié Dieu, il la leur donna en disant : Buvez-en tous ;  ceci est mon sang, par lequel est scellée l’alliance. Il va être versé pour beaucoup d’hommes, afin que leurs péchés soient pardonnés. (Matthieu 26 : 26 - 28)

Chacun des quatre évangélistes, dans sa description du dernier repas du Seigneur, a mis l'accent sur un aspect qu'il a jugé important.

Marc et Luc ont donné quelques détails concernant les préparatifs du repas.  (Marc 14 : 12 - 16, Luc 22 : 7 - 13).

Jean a expliqué de quelle manière Jésus s'est adressé au traître Judas, en lui donnant un morceau de pain. (Jean 13 : 21 - 27).

Luc a fait mention d'une vive discussion au cour du repas entre les disciples. Ils voulaient savoir qui d’entre eux serait considéré comme le plus grand. (Luc 22 : 24) Jésus intervint alors en disant: Les rois des nations, dominent leurs peuples, et ceux qui exercent l’autorité sur elles se font appeler leurs « bienfaiteurs ».  Il ne faut pas que vous agissiez ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et que celui qui gouverne soit comme le serviteur. A votre avis, qui est le plus grand ? Celui qui est assis à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est assis à table ? Eh bien, moi, au milieu de vous, je suis comme le serviteur. (Luc 22 : 25 - 27)

Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que les disciples se disputèrent pour savoir qui sera le chef de qui. Un jour, les fils de Zébédée, Jacques et Jean avec leur mère, s'approchèrent de Jésus pour lui demander le droit de siéger, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche dans son royaume. (Marc 10 : 35 - 37 et Matthieu 20 : 20 - 22). Les dix autres s'indignèrent  contre eux. Alors Jésus les appela tous auprès de lui et leur dit : .si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous. Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir lui-même et donner sa vie en rançon pour beaucoup. (Marc 10 : 43 - 45  et Matthieu 20 : 26 - 28)

N'est-ce pas choquant de constater que les disciples se chamaillèrent encore et toujours, même pendant ce repas solennel. Ils ne comprenaient pas encore pourquoi  le Fils de Dieu était venu vers eux.

Luc nous a transmis la réponse de Jésus. Mais Jésus a fait plus que parler. Pour montrer l'exemple, notre Seigneur a lavé les pieds de ses disciples.

Voici l'histoire :

" Il (Jésus) se leva de table pendant le dîner, posa son vêtement et prit une serviette de lin qu’il se noua autour de la taille. Ensuite, il versa de l’eau dans une bassine et commença à laver les pieds de ses disciples, puis à les essuyer avec la serviette qu’il s’était nouée autour de la taille. Ensuite, il versa de l’eau dans une bassine et commença à laver les pieds de ses disciples, puis à les essuyer avec la serviette qu’il s’était nouée autour de la taille. Quand vint le tour de Simon Pierre, celui-ci protesta : Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ? Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le comprends pas pour l’instant, tu le comprendras plus tard. Mais Pierre lui répliqua : Non ! Tu ne me laveras pas les pieds ! Sûrement pas !  (Jean 13 : 4 - 8)

Au temps de Jésus, la majeure partie de la population se déplaçait à pieds sur des sentiers poussiéreux, chaussée de simple sandales.  Quoi de plus naturel pour un hôte, quoi de plus hospitalier que d'offrir à ses visiteurs une bassine d'eau pour se rafraîchir les pieds fatigués. (Genèse 24 : 32, Luc 7 : 44).

Mais pour Pierre, la proposition de Jésus est profondément choquante et il ne peut l'accepter. Sa réaction est compréhensible si l'on sait que dans la société juive aisée de l'époque, le lavement des pieds était une tâche considérée comme humiliante. Elle était dévolue au serviteur, à l’esclave du rang le plus bas.

Pierre n'accepte pas le geste de son maître, le Messie dont tout Israël attend la délivrance. Comment Jésus peut-il s'humilier, s'abaisser devant lui. Ne devrait-il pas plutôt garder son rang ? Comment le Seigneur peut-il complètement renverser l'ordre des choses et brouiller les repères habituels ? Pierre estime que le geste de Jésus est scandaleux et il le refuse. 

C'est seulement quand Jésus lui dit : Si je ne te lave pas, il n’y a plus rien de commun entre toi et moi, que Pierre l'accepte. Il répond alors : Dans ce cas, ne me lave pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. (Jean 13 :  9 )

Poursuivons encore un peu plus loin la lecture de ce récit passionnant.

" Après leur avoir lavé les pieds, il (Jésus) remit son vêtement et se rassit à table. Alors il leur dit : Avez-vous compris ce que je viens de vous faire ? Vous m’appelez Maître et Seigneur et vous avez raison, car je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres. Je viens de vous donner un exemple, pour qu’à votre tour vous agissiez comme j’ai agi envers vous. Vraiment, je vous l’assure, un serviteur n’est jamais supérieur à son maître, ni un messager plus grand que celui qui l’envoie. Si vous savez ces choses vous êtes heureux à condition de les mettre en pratique." (Jean 13 : 12 - 17)

Simon Pierre, ce disciple téméraire, mettra du temps avant de comprendre que le Royaume de Dieu ne fonctionne pas selon les principes du monde. " Ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon esprit, dit l’Éternel des armées " (Zacharie 4 : 6).  C'est plus tard, après le jour de Pentecôte, après le baptême dans le Saint Esprit qu'il en saisit le sens.

Et vous ? Qu'avez-vous compris ?
- Est-ce encore important pour vous que l'on vous considère "à votre juste valeur "?  
- Attachez-vous de l'importance à votre statut de chef, de responsable ? 
- Exigez-vous que l'on vous respecte à cause de votre position sociale, de votre âge.
- Insistez-vous sur votre "droit d'aînesse ". 
- Êtes-vous choqué quand on oublie de vous féliciter pour un travail bien fait ? 
- Voulez-vous à tout prix avoir dans l’Église une position de responsable ?
- Estimez-vous que vos responsables ne considèrent pas vos qualités ?

Jésus a dit : Il ne faut pas que vous agissiez ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et que celui qui gouverne soit comme le serviteur. (Luc 22 : 26) Il a dit aussi : Si vous savez ces choses vous êtes heureux à condition de les mettre en pratique. (Jean 13 : 17)

Si vous avez saisi qui vous êtes en Jésus, si vous savez quelle est la place que vous occupez dans le cœur de Dieu, si vous comprenez combien est profond l'amour qu'Il a pour vous, vous n'avez plus besoin de vous battre pour vous faire respecter. La rivalité, le désir de vous mettre en avant ne vous attirera plus. Vous n'attacherez plus d'importance à votre position d'aîné, ou à votre situation de responsable. Quelque soit l'importance de votre fonction, de votre position sociale, vous trouverez votre seule joie dans le Seigneur. Vous serez un serviteur de Dieu humble, simple et heureux.

L'apôtre Paul le dit ainsi : Tendez à vivre ainsi entre vous, car c’est ce qui convient quand on est uni à Jésus-Christ. Lui qui, dès l’origine, était de condition divine, ne chercha pas à profiter de l’égalité avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, et il a pris la condition du serviteur. Il se rendit semblable aux hommes en tous points, et tout en lui montrait qu’il était bien un homme. Il s’abaissa lui-même en devenant obéissant, jusqu’à subir la mort, oui, la mort sur la croix. (Philippiens 2 : 5 - 8)

Alors mes frères et sœurs, vous qui voulez vivre heureux, recherchez ce cœur de serviteur. Demandez-le à Dieu. Demandez-le-lui avec foi et il vous l'accordera si vous êtes sincères. Rappelez-vous de ce que Jésus a dit à ses disciples, après leur avoir lavé les pieds :

Si vous savez ces choses vous êtes heureux à condition de les mettre en pratique.  (Jean 13: 17)


Auteur : Marijke Louis

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